Charles DROUILLY.

Publié le 20 mai 2019 à 19h12

                                                                                                             

 

 Migrants. Le 115 en grève en soutien à la famille azérie

 

 

Trente-cinq salariés de plusieurs services de l’Agehb, sur un total de 70, ont fait grève, ce 20 mai, à Brest.

 

Trente-cinq salariés de plusieurs services de l’Agehb, sur un total de 70, ont fait grève, ce 20 mai, à Brest. (Le Télégramme/Antoine Rolland)

Les personnels du 115 sont en grève depuis ce lundi matin. Chargés du dossier de réfugiés venus d’Azerbaïdjan, ils protestent contre une procédure qui va à l’encontre de leurs valeurs.

 

Ils parlent d’une goutte d’eau et de vase. Du dossier de trop. Depuis plusieurs semaines, le 115 doit prendre en charge le dossier d’une famille azéri. La famille Jumshudov, trois enfants de 11 ans, 7 ans et 18 mois, est trimbalée de ville en ville, d’hôtel en hôtel depuis plusieurs. Après Brest et Morlaix, ils sont actuellement à Quimperlé. La situation est dénoncée par la Ligue des droits de l’Homme.

Or, l’Animation et gestion pour l’emploi et hébergement à Brest (Agehb), et son service d’urgence du 115, est chargée de trouver des solutions d’urgence cette famille, sur consigne de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS). « On se sent comme un outil de la préfecture pour décourager cette famille », dénonce le collectif du 115, qui ne souhaite pas s’exprimer individuellement. Ils ont donc décidé de planter le piquet de grève pour la journée.

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Mal-être au travail

Ils dénoncent une politique qui se systématise depuis cinq ans. « Depuis le début de l’année, on a compté trois cas similaires », affirme l’un des membres du collectif. Un dévoiement de leurs valeurs à leurs yeux. « C’est terrible pour les réfugiés, et cela entraîne un important mal-être au travail », ajoute-t-il.

Le service d’hébergement d’urgence avait déjà, à plusieurs reprises, refusé de traiter ce dossier azéri. Les cadres de l’association ont donc pris le relais, fait rare. La grève est donc un signe de protestation envers leur direction. « On aimerait qu’elle nous soutienne est qu’elle affirme les valeurs de notre association ».

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Pascal Frotin président de l’Agehb, dit comprendre le mouvement. Mais sans vouloir rentrer dans le détail du dossier, précise que l’association est « un prestataire de services, avec une mission ». « Nous sommes tenus d’appliquer les consignes ».

 

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Charles DROUILLY.

 

Publié le 20/05/2019 à 19h56

 

 

 

 

 

 

 

Brest. Grève au 115 : le malaise des salariés

 


Plusieurs salariés de l’association Animation et gestion pour l’emploi et l’hébergement en Bretagne qui gère les logements d’urgence sont en grève depuis lundi 20 mai, à Brest.

 

La polémique

 

« Salariés en souffrance », « 115 en grève ». Le long de l’avenue Victor-Le Gorgeu, des banderoles ont poussé, lundi 20 mai, sur les grilles du siège de l’Agehb, l’association d’animation et de gestion pour l’emploi et l’hébergement en Bretagne.

 

Dans cette structure, où 120 salariés gèrent l’hébergement d’urgence au sein du département, se trouve notamment le centre d’appels du 115. Sur le site internet de l’association, celle-ci assure œuvrer « au plus près des publics et de leur quotidien, afin de répondre à leurs difficultés dans l’urgence ou sur la durée, de favoriser leur insertion sociale de manière globale et durable et de leur permettre de se construire un possible ».

 

La réalité est différente selon plusieurs salariés qui dénoncent aujourd’hui « une situation qui ne cesse de se dégrader ». Pour preuve, le cas récent de la famille Jumshudov. Prise en charge à Brest, puis à Morlaix, « elle se trouve aujourd’hui à Quimperlé. C’est indigne d’obliger ce couple et ses trois enfants à déménager sans cesse », déplore un salarié de l’Agehb.

 

La grève continue

 

D’autant que selon les travailleurs sociaux, ce cas ne serait pas une exception. « C’est la goutte d’eau qui nous pousse à la grève aujourd’hui, mais il ne s’agit pas d’une première », assurent plusieurs salariés. Pour ces derniers, les décisions de la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) auraient pour objectif « de décourager les demandeurs d’hébergements d’urgence ». « Cela va à l’encontre des raisons qui nous ont poussés à faire notre métier », grincent les salariés de l’Agehb.

 

La préfecture du Finistère n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. Le président de l’association a tenté d’apaiser la situation, ce lundi matin, avec ses salariés. En vain, la grève devrait se poursuivre, mardi. En attendant, un « service minimum est assuré au 115 ».