À Sciecq (Deux-Sèvres), près de Niort, 15 mineurs étrangers cohabitent depuis plus de deux mois avec les pensionnaires dans les locaux de la résidence autonomie Les Vignes. Une première en France, à l’initiative du Département
La présidente du Département des Deux-Sèvres a pris le temps de venir à la rencontre des résidents de la structure, âgés pour les uns, ados pour les autres
Si ça n’est pas une cure de jouvence, il s’agit bien d’un vent de fraîcheur et de jeunesse qui souffle sur la résidence autonomie Les Vignes à Sciecq. Quinze jeunes âgés de 15 et 16 ans sont logés dans les mêmes locaux que les neuf résidants âgés de 84 à 94 ans. Le résultat d’une volonté humaniste, initiative du Département des Deux-Sèvres. Nous étions en passe de fermer l’établissement qui ne comptait plus que neuf résidants pour une capacité de 24 », explique René Bauruel, conseiller départemental du canton avec Marie-Pierre Missioux et président de l’Acsad (Association de coordination du soin et de l’aide à domicile), qui a racheté les lieux à la commune de Sciecq en 2021. « Cette opportunité a été salutaire.
« C’est un exemple pour notre société »
Venus du Bangladesh, de Côte d’Ivoire, d’Égypte, du Pakistan, de Guinée, ils étaient logés à l’hôtel jusque-là, dans le cadre de l’accueil des mineurs non
accompagnés confiés au Département. Un melting-pot audacieux. Un vrai exemple de tolérance, s’est exprimée
Coralie Dénoues, présidente du Département, avec un large sourire de satisfaction. Merci à la municipalité, aux familles et à la population d’avoir adhéré au projet. L’intégration est réussie,
c’est un exemple pour notre société et une immense fierté. Séverine Venturini, première adjointe à la mairie, apprécie l’échange fluide qui s’est installé avec la
population.
Roselyne et Madeleine, 94 ans, disent ressentir un petit rajeunissement à leur contact. Ils nous font goûter des spécialités culinaires de leurs pays et on partage des activités ensemble. La vie est rythmée, c’est un changement agréable. Une chorale s’est même improvisée ! L’intégration est réussie et les liens se tissent petit à petit.
On est loin de nos familles, mais ici on se sent en sécurité, admettent les jeunes. Nous sommes très reconnaissants de cette opportunité.
Le projet est né d’un long processus de concertation, car il s’agit d’une première en France. Entre la municipalité, les familles et la population qui a largement applaudi la présentation lors de la réunion publique de la municipalité de Sciecq du 27 janvier dernier. L’expérience pourrait être dupliquée ailleurs, peut-être sous d’autres formes.
Les quinze mineurs non accompagnés, sous protection du Département jusqu’à leur majorité, ont été choisis selon leurs attitudes et leurs projets. Ils sont scolarisés en collège et certains projettent de poursuivre par une formation au CFA. Une flotte de vélos est mise à disposition des jeunes par le Département pour leurs déplacements personnels. L’Acsad déploie quatre personnes chaque jour et deux veilleuses de nuit. Un projet qui s’est notamment construit avec le pôle des solidarités du Département.