25/09/18 Non , la France n'est pas envahie par les migrants !!
Le réseau d’aide aux migrants brestois veut alerter l’opinion sur l’attitude des pouvoirs publics, qui s’est, celui lui, particulièrement raidie durant l’été.
« Je suis en colère, cette politique xénophobe est un gâchis terrible. On dénonce l’attitude du préfet, de l’Éducation nationale… et on voudrait que le public fasse preuve de défiance face à l’attitude de l’État : non, la France n’est pas envahie par les migrants ! » Rémy Galleret, président de la halte accueil Frédéric-Ozanam, ne cache pas son indignation face aux situations, parfois ubuesques, que rencontrent des familles et de jeunes migrants.
« Fin août, un squat a été évacué mettant quatre familles à la rue, explique encore le président. Une famille avec trois enfants de 3 à 5 ans a trouvé un toit grâce à une association, mais deux familles monoparentales sont sans solution. C’est incroyable quand on sait que Brest perd des habitants et des logements se vident… »
Certaines familles, à Brest depuis 4, 5 ou 6 ans avec une autorisation de séjour pour soins qui leur permet de travailler, essuient désormais un refus. C’est le couperet. Elles doivent abandonner leur logement et leur travail, souvent dans des secteurs qui peinent à recruter comme le bâtiment ou le maraîchage. Peu importe si les enfants sont scolarisés.
Une dizaine de familles avec 22 enfants sont susceptibles d’être expulsées du territoire d’ici la fin du mois. Il s’agit pour la plupart d’Albanais qui ont tous une peur panique du retour au pays face aux possibles vendettas et à la mafia.
La situation des mineurs n’est pas plus envieuse. Environ 120 à 130 adolescents, âgés de 14 à 18 ans et venant d’Afrique de l’ouest, sont hébergés à l’hôtel. Ils sont censés être scolarisés, mais, le plus souvent, « tout est mis en œuvre pour qu’ils ne puissent pas y aller, explique Olivier Cuzon, enseignant encarté auprès du syndicat Sud. L’Éducation nationale se cache derrière une directive pour dire qu’ils n’ont pas de tuteur légal et donc ne peuvent être scolarisés. »
« Et lorsque ce n’est pas l’Éducation nationale, c’est la police qui leur pique leurs papiers sous prétexte de vérification et ne leur rend jamais », renchérit Yann Foucher, secrétaire départementale de la FSU (Fédération syndicale unitaire).
Des dizaines de jeunes passent ainsi leur journée à attendre dans leur chambre. Seuls, isolés, démunis. Particulièrement, ceux qui approchent de 18 ans, car ils encourent une reconduction à la frontière pour le simple fait de devenir majeur.
S’ils dénoncent une « politique xénophobe de la part de l’État », les trois hommes soulignent aussi la vitalité de la quinzaine d’associations locales qui supplée à ces manques. « On a besoin de soutien, moral et financier. Non, non, la France n’est pas envahie… »