28/11/17 Communiqué de presse de la Ligue des Droits de l'Homme

 

Depuis ce week end, deux femmes encei

ntes passent la majeure partie de leurs nuits dans les rues de Brest, dans les conditions climatiques qu'on connaît et les températures hivernales qui sévissent. Leur seul tort est d'être étrangère et sans papiers

 

Zoge N. a 21 ans et en est à son 8ème mois de grossesse. Son état de santé en cette fin de gestation est totalement incompatible avec une vie à la rue. Son enfant est susceptible de naître d'un moment à l'autre alors que les conditions de vie et surtout de bien être de la mère sont déplorables. 

 

Quand à Edilona B., 24 ans, elle en est à son 6ème mois. Et sa situation est encore plus alarmante car ses certificats médicaux établissent que ces conditions de non hébergement lui font encourir un risque élevé d'acouchement prématuré. L’État, au nom de sa politique migratoire de fermeture des frontières, peut il abandonner à son sort une mère en fin de gestation et mettre en péril la vie du nouveau-né ? 

 

La Ligue des droits de l'Homme a interpellé en fin de semaine le préfet du Finistère, lui exposant clairement ces situations dramatiques et le priant de trouver une solution rapide et conforme aux valeurs de notre république. Mais le préfet est resté sourd à l'exigence humanitaire de ces deux mamans de pouvoir conduire à leur terme leur grossesse dans des conditions humaines et en sécurité pour elles et  leurs bébés à naître.

 

La LDH dénonce cette violation des droits humains les plus élémentaires et exige qu'une solution acceptable soit trouvée dans les délais les plus brefs. Ces femmes ne doivent pas passer une seule nuit de plus dans la rue. 

 


 

13/09/2017 Demandeurs d'asile à la rue : la LDH dénonce une décision d'une violence sans précédent

Dans le traitement des migrants rejetés à la rue, on pensait avoir connu le pire ces derniers mois à Brest : personne malade, ponté cardiaque, cancéreux, femme enceinte, enfant en bas age de moins de 6 ans...

Le Préfet du Finistère vient de nous prouver qu'il pouvait encore aller plus loin dans l'ignominie d'une politique de non hébergement assumée. Lundi, ses services viennent de décider de mettre fin à l'hébergement d'une femme et de son nourrisson. Elmenejsa est née le 31 août, elle a aujourd'hui 14 jours, et le Préfet la contraint depuis lundi soir à dormir dans les rues de Brest. Dormir sous un toit, au chaud, est une question vitale quand on a 14 jours !

Interpellé par La Ligue des droits de l'Homme, le Préfet du Finistère n'a pas daigné répondre, encore moins proposer une solution d'hébergement pérenne à cette mère et son nouveau né.

Aucune contrainte budgétaire ni aucune politique migratoire ne peuvent justifier cette décision entachée d'inhumanité et de brutalité. Elle déshonore notre pays et nos valeurs de fraternité !


 

 

24/07/2017 : Demandeurs d'asile à la rue :

la LDH dénonce un jugement aberrant

 Depuis trois semaines, une nouvelle famille de demandeur d'asile est à la rue à Brest. Une de plus. Mais cette fois, un des enfants présente une malformation cardiaque. Et le bambin de 2ans souffre de crises d'asthme très aiguës. Il sort d'une hospitalisation à l’hôpital Morvan en caisson respiratoire. Son état de santé est absolument antinomique avec le fait de dormir dans la rue. Et pourtant, comme de coutume, le préfet du Finistère se refuse à prendre en charge leur mise à l'abri !
Face à cette décision inique, la famille a été contrainte, avec l'aide de la LDH, de saisir le Tribunal administratif de Rennes en référé liberté. Le jugement vient de tomber et il est hallucinant.
Il reconnaît qu'au vu des certificats médicaux produits, « la situation de santé de leur enfant est incompatible avec une situation de vie dans la rue ». Mais le juge administratif suit l'argumentaire du préfet et considère que les parents « ne démontrent pas être dépourvus de solution d’hébergement sur la région brestoise ». Et il invite la famille à se tourner vers ses compatriotes pour trouver une solution de mise à l'abri d'urgence.
Ce que demande le juge à cette famille, à savoir démontrer qu'elle est dépourvue de toute solution d'hébergement, est matériellement impossible. Cette famille vit dans les rues de Brest depuis 15 jours avec deux enfants malades ; ce seul état de fait devrait amplement suffire à démontrer la nécessité vitale d'une mise à l'abri et l'absence de solution à sa disposition. Quand à l'invitation à trouver refuge chez ses compatriotes, elle n'est pas digne d'un représentant d'une République qui fait de la fraternité une de ses valeurs fondatrices.
La préfecture du Finistère est régulièrement condamnée par le Tribunal administratif à reloger des personnes en situation précaire. La Ligue des droits de l'Homme ne peut tolérer que la réponse à une urgence médicale soit une fin de non recevoir fondée sur un motif aberrant. C'est une première et il ne s'agirait pas qu'un tel argumentaire fasse jurisprudence sur la place de Brest. La LDH soutiendra donc l'appel de ce jugement devant le Conseil d’État dans les jours à venir.