Le Télégramme 03/10/16
Hier midi, environ 80 personnes se sont réunies devant le monument aux morts pour partager un repas. Organisé par le Réseau du pays de Brest pour l'accueil des migrants dans la dignité, ce pique-nique avait pour but de sensibiliser le public et trouver des solutions pour accueillir les migrants.
12 h 25, sur les marches de la place du Général-Leclerc, à deux pas du monument aux morts. La fanfare Similicuivre attend l'instant. Olivier Cuzon, du Réseau du pays de Brest pour l'accueil des migrants dans la dignité, s'adresse aux 80 personnes présentes. Leur parle des migrants, des 10.000 morts suite aux tentatives de fuite en Europe depuis 2014 selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, de ceux qui fuient la guerre ou autre chose rappelant que « toutes les raisons sont légitimes », de Calais, du Réseau aussi. Créé voilà un an, ce dernier essaie de faire en sorte que l'accueil des migrants « se passe au mieux ou disons le moins mal ». « On souhaite simplement leur souhaiter la bienvenue, rappelle-t-il. La question n'est plus si on les accueille mais comment on les accueille car meilleur sera l'accueil, mieux se fera l'intégration ». Car pour Olivier Cuzon, il s'agit d'« un devoir humanitaire ».
Aider les mineurs isolés
12 h 35, la fanfare démarre. « On va jouer des morceaux joyeux car c'est un temps joyeux ! », lance l'un des musiciens. Olivier Cuzon parle alors, en aparté, des mineurs isolés étrangers (MIE),
aujourd'hui devenus des « mineurs non accompagnés (MNA) », souvent issus de l'Afrique subsaharienne.
« La plupart bénéficient du dispositif d'Aide sociale à l'enfance (Ase) qui leur permet d'être soutenus et scolarisés. Il y en a d'ailleurs quelques-uns dans le lycée dans lequel je suis enseignant et ça fonctionne très bien », sourit le professeur. « Par contre, on a été en conflit avec le procureur car plusieurs de ces mineurs ont subi des tests osseux et à la suite de ça, treize ont été sortis du dispositif. On a contesté ces tests. On a été devant le juge des enfants pour protester cet été et onze ont été réintégrés dans l'Ase ».
Des projets à présenter
Une victoire. Mais les membres ne vont pas s'arrêter là. « L'étude du dossier prend plusieurs mois. On aimerait que le délai soit raccourci ». Mais pas seulement. « On se bat pour les 80
personnes qui sont dehors, soit parce qu'elles attendent la réponse à leur demande de droit d'asile, soit parce qu'elles ont été déboutées de cette demande. Seulement, on ne peut pas les laisser
à la rue ! ». Alors, au Réseau, eux qui « mettent la main à la poche », qui « louent des appartements sur la rive droite pour y loger sept jeunes », sont en train de « monter un dossier » de
solutions d'hébergement. Un dossier qu'ils présenteront, une fois fini, à la municipalité, pour qu'elle aussi, « comme Nantes, Rennes ou Paris », y prenne part.